Plage perdue.

*Etrange sensation, la caresse d'une infinis douceur qui remonte tendrement sur ma cuisse.
Le clapotis mélodieux de l'eau, et cette main qui redescend jusqu'a mes genoux, lentement.
Un fremissement sur mon lit, du noir.. rien que du noir.
La caresse reprend, le doux chant de la mer à mon oreille enchantée... cette étrange main pleine de douceur glisse sur ma cuisse avant de redescendre encore une fois.
Du noir... toujours du noir.

La brise se lève, son souffle sur mon épaule... j'ouvre les yeux... cette lumière.
C'est trop, je cligne des paupières, habitue mes yeux à cette lumière aveuglante.

Je me reveil... la main remonte... je penche la tête... lentement l'océan grimpe sur ma cuisse, puis redescend.
Je regarde autour de moi, mon lit de sable, cette plage qui baigne dans la clarté de cette fin de journée.

Je pose ma main devant moi, je suis surprise... ma main ? Cinqs doigts, blancs, minces... étranges.
Je ne me rappel pas de leur utilités... je fronce les sourcils... je sens mon visage se crisper.
Mon visage ? Je pose ma main sur ma joue, mes yeux , ma bouche.

Je ne comprend pas... j'ai l'impression d'avoir changé... changé ?

Mias... comment est ais je avant ? Avant ?

Quelque chose résonne en moi, je baisse les yeux sur mon ventre, trouve ce corps étrange.
Ma peau trop blanche, ma main se pose sur ma poitrine, qu'est ce que c'est ?
Etrange.. quelque chose bouge derriere ces deux choses bizarre, je ferme les yeux, je l'écoute...un mot me viens a l'esprit.*

Coeur.

*Je reste les lèvres ouvertes, qu'est ce qui viens de sortir de ma bouche ?
Ces sons...
Mon esprit se focalise sur les deux longues choses qui termine mon corps.*

Jambes.

*Je suis encore surprise de cette voix étrange qui sort de moi, je touche ces étranges jambes.
Me dis que ca ne dois pas être facile pour nager... non... on doit s'en servir pour autre chose... mais quoi ?
Quelque chose attirre mon regard, d'étrange fils qui descendent sur mon épaules, ils ont une étrange couleur.
Ma main se pose sur ma tête, essaie de prendre ces fils.*

Aïe !!

*Trop bien attachés... mon regard se perd sur les remous délicat de l'océan.
Je l'écoute, pourquoi suis je ici ?
L'impression que ce n'est pas ma place, je me sens mal, ce corps de me va pas...
Qui suis je ?

Je ferme les yeux, la seule image de ma mémoire... un univers bleu et noir, un monde de caresse et de chant.
Je file dans les océans, je file entre les étoiles... je suis.. je suis...

J'ouvre brusquement les yeux, ma tête se renverse en arriere, mon cris fend les airs, frappe le ciel de toute ma colère.
Mes poumons se vident, je reprend ma respiration en laissant planer dans les airs la note stridente de mon cris.

Je ne sais pas quoi faire, a quoi me sert ce corps si je ne sais pas m'en servir ?

Mes mains s'agrippe au sol, ma tête se reppose sur le sol, la caresse reprend.
La main de l'océan parviens jusqu'a mes hanches... je ferme les yeux... le soleil décline a l'horizon... la marée monte.*

Le soleil décline lentement vers l’horizon.
Il est déjà l’heure pour lui de rejoindre l’autre côté de la mer pour laisser place à l’astre nocturne, mon astre nocturne ...

Entre chien et loup je vagabonde sur cette plage de sable blanc. Sable qui me brûle les pieds mais donc la caresse est tellement exquise.
Les cheveux voguant au grès de la brise marine et les dentelles de ma robe suivant le même rythme langoureux, j’avance, à pas veloutés, la tête perdue dans l’immensité de l’océan qui me fait face.

Soudain quelque chose détourne mon regard de ma contemplation …
Est-ce un corps que je voie échoué sur le bord de la plage ?
Je plisse les yeux en vain …
Le soleil m’éblouie de ses rayons de feu.
Il faut que je m’approche. Etrange …

Je redouble la cadence des mes pas, laissant des traces beaucoup plus profondes dans le sable.
Oui il s’agit bien d’un corps inanimé !
Je me mets à courir maintenant, envoyant des petites gerbes de sable derrière mes pas de course.

Quelques mètres me séparent d’une personne inanimée … une jeune femme à première vue.
Je jette un regard derrière moi … je suis bel et bien seule … personne pour venir m’aider …
Appeler ?
Sottises … qui pourrait bien m’entendre.
Bien sur le village n’est pas très loin, mais encore faut-il que quelqu’un m’entende …

Je m’approche de la jeune femme. M’agenouille près d’elle.

"Mademoiselle ?"

Les yeux clos elle est inconsciente.
Je pose ma main sur ses tempes qui battent la chamade. Elle est vivante !!!

Je me retourne et hurle à pleins poumons, rompant la faible mélodie de la vague marine.

"Heeeeeyy !!! A l’aide !!!!!!"

Je repose mon regard sur l’échouée, la rejetée de cette impitoyable océan qui lui a refermé les bras.
Le visage pale, les cheveux longs, sa beauté était inconcevable.
Comment était-elle arrivée jusqu’ici ?

Fatigué...
Après une journée harassante dans la tour des griffons, c'est l'adjectif qui correspondrait le mieux à ma situation.

Je rentrais du continent et finissais d'amarrer ma chaloupe au port lorsque la nuit pointait déjà le bout de son nez !
*Je suis rentré à temps...*
Le vent soufflait fort contre mon visage alors que je prenais mon sac pour rejoindre mon lit.

Tout était calme et mis à part le son émit par les vagues sur le récif, rien d'autre ne venait troubler la quiétude de l'ile merveilleuse qui m'avait accueillie.
Je me dirige vers la place du village pour rentrer chez moi lorsque je décide de couper par la plage et rendre visite à ma belle Demosthenia qui doit déjà être couché.. Quand soudain je l'entend !

Du moins je le crois...

"Heeeeeyy !!! A l’aide !!!!!!"

Oui c'est elle j'en suis sur ! Le son venait d'un peu plus loin près du rivage. Un instant mon coeur s'est arrêté, puis je commence à courir vers la voix, envoyant mon sac baldinguer sur le sable blanc.
Je cours à en perdre haleine !
*Et s'il lui était arriver quelque chose...*
Je ne me pardonnerais pas ! Je garde en mémoire notre passage dans le chateau de la Red Army et ce cri...je l'avais déjà entendu là bas...

J'arrive très vite à son hauteur, de dos , je la vois agenouiller tout près de l'eau dont les reflux viennent mourir contre elle.

Demos...

Presque à bout de souffle, je m'arrête en posant une main sur son épaule. Je la regarde, elle est effrayée mais pourtant elle semble aller bien...
Un soupir de soulagement...presque un sourire mais...
Ce corps qui semble sans vie. Voilà pourquoi Demosthenia demandait de l'aide !
Comme un réflex je prend cette femme dans mes bras et l'emmène plus loin sur la plage, loin des remous de l'océan, en sureté.
Un regard vers la sorcière encore inquiète qui me suit de près. Puis mes yeux qui se posent sur celle que je tiens entre mes bras. Un visage qui ne m'est pas totalement inconnu...

Chérie...tu m'a fait peur tu sait..mais tu as bien fait d'appeler au secours !
Mais... Qui est elle ?

*Je vogue, je file entre deux eaux, elle glisse contre ma peau grise, une myriade de filins argentés qui se trémoussent,
des cailles perdues, des vie prises ou bien rendu... mon repas.
Liberté sans fin, je fend les vague, le chant résonne, mélodie magique et entraînante, j'y répond, note de cristal dans l'océan.*

Attendez moi..

*Une tache noir au fond des océans, Danger approche, mon cousin à l'appétit féroce de mes frêres, je cris, les appels.
Ils fuient, je reste, Danger approche.
Je tourne des ailerons, file dans la lagune, Danger me suis, il est bien plus gros que moi, sur les côtes il s'échouera plus vite que moi.
Je me sens maître des eaux, je file, libre, vogue vers la terre, je n'aime pas cette endroit, l'eau y manque trop.
Danger me pourchasse, j'accélère, confiante, il s'approche, je prend peur.
Le sable devant moi, le courant du large, Danger fait demis tour, j'essaie.
L'océan me repousse vers ce sable horrible... sec.
Je cris, appel mes frères à mon secours, mais il est trop tard.
Je me bat encore, mais l'océan est seul maître, ma peau lisse et si fragile de mon flanc droit frotte le sol sablonneux.
L'air m'entour, si sec, j'ai du mal à trouver mon oxygène... du noir, rien que du noir.

J'ouvre les yeux.
Si l'air m'entour encore, de mon cauchemar il n'est pas moins sec mais plus respirable.
Devant mes yeux surpris, le visage d'une créature étrange, des oreilles velues, une démarche souple..
je tourne la tête, une autre créature marche à ses côtés, le visage fin et harmonieux, des yeux aussi bleus que l'océan de mes pensées.
Étrange... je ne comprend pas, ils se ressemble pourtant, mes yeux se fixent sur les traits de la créature qui semble me portée.
Je regarde, observe, je n'arrive pas à bouger.
Je fixe ma main, me concentre, mes doigts se plient, j'ai du mal à m'habituer...

Le regard de la seconde créature sur moi, je lève les yeux, l'observe.
Ses cheveux me rappel les remous de l'océan, quelque chose sur mon visage... un sourire.*

Entendue !!!
Ma detresse venait d'être entendue !!!
Mon coeur ... mon aimé ... bien sûr qu'il viendrait !

L'éloigner des flots ... l'emmener loin de toute cette eau ...
Cette belle étrangère.
Etrangère ?
Ce visage ... ces traits efillés ... quelque chose qui me fait penser ... je la connais ?

Un regard vers Neoz et je sais déjà qu'il ressens la même chose que moi.
Je le regarde profondément ...

"Toi aussi n'est-ce pas ?!"

Je la regarde à nouveau. Ses cheveux trempés sur son front se sont collés. D'un geste machinal je les repousse du plat de la main.
Flash aveuglant !!!

Une silhouette ... sur une poutrelle ...
Une très vieille batisse ...
Mais cette silhouette !!
Envelopée d'une capeline pourpre ...
Une mèche de cheveux ... Roses ...
Mais bien sûr !!!
Petite souris ... mais que fais tu ici ?

Nouveau flash

Je bascule sur mon séant. Sonnée ma tête bourdonne.
Je sais qui tu es jeune sylphide échouée.

Neoz ... ma tête ... la lumière me vrille les yeux et bat à mes tempes.
Fermer les yeux.
Chut !!!
Calme toi ma douce ...
Chut !!!
Je mes couvre la tête de mes mains.
Du temps ... Attends !!!
Une minute ?
Dix minutes ?
Je me calme ... elle s'en va ... au loin la douleur ...
Plus jamais de vision !!! J'en veux plus !!!

Je relève la tête ... groggie par ce flash.
Chaton ?!
Un sourire se desine sur mes lèvres. Il est là.
Un seul mot ... du bout des lèvres ...

"Ni ... le ... ma ..."

Les traits du visage de la jeune échouée se laissent deviner enfin.
Je... Oui ça ne peux être qu'elle !

Demosthenia semble tétaniser, elle porte ses mains sur ces tempes, elle en tremble presque !
Que se passe t'il ? Qui est donc l'auteur de cette souffrance qui touche l'elfe et qui semble avoir emporté la jeune fille inconsciente dans mes bras ?

Chérie !?

Malgré mon appel, une force étrange semble l'attirer loin de moi, je la sens lutter pour revenir à moi. Je la touche, pour tenter de la ramener.

Enfin elle ouvre les yeux et me sourit !
Un son sort de ses lèvres, il n'y a plus de doute c'est bien elle :
"Ni ... le ... ma ..."

Mon coeur s'accélère. Comment est ce possible qu'elle soit échoué aussi loin des terres, elle qui n'avait à ma connaissance jamais quitter le village !?

Une frisson me parcoure le dos...
Et si une force étrange, celle là même qui venait à l'instant de montrer d'horribles visions à ma promise, avait aussi fait du mal à la petite souricette encore sonnée qui était étendue sur le sable de la plage ?!

*Elle doit revenir à elle...*

Ma voix se fait douce, ma main caressant le bras de la petite souris.
Nilema...réveilles toi nous sommes là !

*Quelque chose contre mon bras, caresse autre que celle de l'océan, je tourne mes yeux vers le visage de la créature qui me porte.
Je penche la tête, je ne comprend pas ce qu'il veux.

Peut-être est ce un moyen de communication ?

Des sons sortent de ses lèvres, je souris, je ne comprend pas ce qu'il veux me dire.

Je lève la main vers son visage, mes doigts frôlent sa joue, se figent.
Mon regard se tourne vers la créature qui avait touchée mon front, je me rappel de ses traits.
La douleur est universel, je la comprend.
J'éloigne ma main de son visage, peut-être que le contact à cette partie là leur fait mal.

Je les observes, quelque chose entre eux, quelque chose dans leur regard.
Enfin, je regarde comment ils se déplacent, sur ces deux choses que je possède aussi.
Je voudrais essayer aussi, je fixe encore une fois mes yeux dans la prunelle de celui qui me porte.

Après plusieurs secondes, je baisse les yeux, comment lui faire comprendre ?
Je soupire alors qu'une idée me viens, je ne réfléchis pas, ma main se lève sur.
Sa paume se pose brusquement contre le front de la créature au étranges traits.

Je sens l'image d'un océan vu des profondeurs emplir son esprit, ses bras perdent toutes forces,
ma main quitte son front alors que j'atterris lourdement dans le sable.

Je lève la tête vers la créature, son regard se perd un instant, puis redeviens clair.
Moi je me demande encore ce que j'ai vraiment fais...

Pas le temps de penser à cela, je me tourne contre le sable, pose mes mains contre le sol.
Je force, pousse sur mes bras, mais je ne comprend pas... je comprend rien à ce corps !!

Pourquoi ne veux t'il pas se lever ? Ne suis je donc pas faite comme ces créatures ?

Mais mon dieu de quoi j'ai l'air ?

Je ferme les yeux un instant, reprend mon souffle, cherche dans ma mémoire ce mot.
Juste un mot, perdu dans le sable de cette plage, comme tout les autres.
Alors que j'ouvre les yeux pour reprendre ma triste vérité, ce mot franchis difficilement mes lèvres.*

Ai...ai...

*Je lève la tête vers les deux créatures qui me regardent, des questions pleins les yeux.*

... aide.

La douleur s'était estompée. Un regard vers Neoz pour le rassurer sur mon état de santé.

"Tout va bien mon coeur ..."

Déjà je me relève, que lui s'écroule.
En posant sa main sur son front, Nilema lui avait asséné une douleur à la tête, douleur surement involontaire mais bel et bien réelle.
Je le soutiens du mieux que je peux et voie qu'il reviens à lui aussitôt.
Je pose mes yeux sur la jeune fille. Mon regard se fait interloqué, interrogateur.

Mais que se passe-t-il ?!?!

... aide.

Un appel ... très faible ... venait de sortir de l'entremice de ses lèvres craquelée par l'exposition au soleil.
Elle avait réussi à se retourner et tentait de bouger en vain.
A la lueur des première étoiles naissantes je me rapproche d'elle, la retourne sur le côté et la serre très fort dans mes bras sans jamais quitter mon amour des yeux.

D'une petite voix calme je lui murmure ...

"N'aie crainte ma belle ...
C'est nous ... Demos' et Neoz ...
On va t'aider ...
Calme toi ..."

Tout en lui murmurant ces mots rassurants, je la berçait tout contre moi, comme un enfant que l'on veut calmer tout doucement ...

*Les minutes s'égrainent, j'écoute la mélodie de la créature qui me sert dans ses bras.
Je devais peut-être connaître ces sons il y a longtemps, mais en moi ils ne trouvent plus aucun échos.

Mes yeux se ferment un instant, j'écoute encore... je ne comprend pourtant pas.

Un soupire s'envole de mes lèvres fatiguées, je me laisse bercé, soudain mes yeux s'ouvrent.

Une étoile vient frappée ma pupille de sa lumière, une ?

Mon regard se perd dans la contemplation fascinée de cette myriades de points lumineux.

Mais qu'est ce que cela peut bien être ?

Je suis curieuse, comment ces points peuvent briller d'aussi loin ?
Alors qu'un trait de lumière travers le ciel, mon bras se tend vers le ciel, je voudrais les toucher, juste du bout des doigts.

La brise souffle, un nuage paresseux, file à pas tranquille vers l'horizon, je le regarde...
Lentement il dévoile celle que je connaît, un sourire illumine mon visage pâle alors qu'Elle montre le siens.

Les étoiles se font bien légère devant la clarté de leur mère, un reflet argenté dans mon regard,
la Lune reine de la nuit, vient de faire son apparition.

Et moi... moi je reste, des étoiles pleins les yeux, enfantement émerveillée.
Des océans elle éclairait mon chemin, de ces terres éclaireras t'elle mon incompréhension ?*

Les yeux embrumés et un mal de crane qui s'en va petit à petit...
C'est comme si elle essayait de nous dire quelque chose à travers cette douleur qu'elle nous infligeait.

Je me redresse lentement... péniblement même.
Je vois Demos qui la soutient physiquement autant que moralement. Est ce qu'elle arrivera seule ? Arriveront nous seuls à aider notre amie ?

Je m'approche des deux femmes et aide l'elfe à remettre sur pieds la jeune souricette. Le vent souffle très fort et et la Nilema semble ronger par le froid.

Il fait trop froid ici, il faut que nous l'emmenions ailleurs, mais le village est trop loin pour que nous la portions...
Emmènes la, le plus près du port ma chérie, je vais chercher des couvertures pour la réchauffer, la pauvre enfant tremble à cause du vent qui lui souffle dessus.

Et si j'arrive à trouver de l'aider aussi...

Un dernier sourire réconfortant pour ma sorcière et j'avance dans la nuit en direction de la maison des Anciens, en espérant qu'il n'arrive rien au deux jeunes femmes que je laisse derrière moi.