Visite diplomatique

Cela faisait maintenant bien des lunes que je n’étais pas revenu sur ces terres.
Cette île qui m’avait accueilli jadis les bras ouverts.
Lieux où la providence avait mis sur mon chemin de grands amis…
Des images fleurtèrent avec mon esprit,
Ossiria...
Démosthenia…
Astro…
Silvershied…
Crow Lander…
Et biensûr Edeyne qui m’avait rejoint depuis peu.

A peine mon bateau avait il accosté sur le port d’Avalon, que déjà la brise légère venait me souhaiter la bienvenue.
M’offrant un mélange subtiles de senteurs de l’île.
Une boule se forma dans mon estomac.
Tant de temps, mais rien est oublié.
Mon chemin avait pris une autre direction, mais je ne les avais jamais oublié.
Je me battais aussi pour eux.
Jamais le chaos ne parviendra jusqu’ici.

Je m’élançai au galop,
M’éloignant du port.
Toujours le même chemin,
Toujours les mêmes repères.
En quelques minutes de voyage,
La cité s’élevait devant moi.
Nullement marquée par le temps.
Un sourire se forma sur mes lèvres,
Machinalement…
Le bonheur de retrouver ses lieux et de bientôt revoir des amis.

Passant l’entrée de la cité,
Rien avait changé,
Cette fois je ne passerai pas à la taverne tout de suite,
Non, pas maintenant.
Bien que j’avais un immense bonheur à revenir fouler ces terres de mes sabots,
J’étais venu en tant qu’ambassadeur cette fois.
Un traité n’était pas vraiment nécessaire entre nos deux clans,
L’amitié était assez grande à elle seule,
Mais j’avais envie d’officialiser ceci.
De leur montrer que j’étais toujours là pour eux.
Voilà l’ambassade.
Je marquai une pause,
Contemplant cette belle cité,
M’imprégnant de ce calme apparent,
Voilà bien des lunes que je n’avais plus connu un tel calme.

Je poussai la porte.
Toujours le même grincement et la même petite résistance.
Personne.
Mais je ne me faisais aucun souci.
Je connaissais les avalonois.
Ils avaient un sixième sens quand il s’agissait de recevoir un invité.
A chaque fois, ils devinaient que quelqu’un était présent.
J’en faisais parti à une époque…
Je me souviens.

La centaure marchait sans but depuis quelques heures déjà. Elle ne savait trop à quoi se prendre. Les éclats du soleil, haut dans le ciel, la poussèrent à se réfugier dans le jardin intérieur de l'Ambassade.
Le haut édifice, ancien, solide, était fait de pierres de couleurs diverses. La fraîcheur y régnait en maître. Son petit jardin était un havre de tranquillité. La fontaine placée au centre tintait délicieusement, miroitante, joueuse, gardant en ses flots des poissons aux couleurs chatoyantes. Sous la tonnelle recouverte de glycine, encadrée par des colonnes innondées de chevrefeuilles et de clématites, Ossiria ferma les yeux doucement. Combien de temps resta-t-elle ainsi, bercée par les murmures d'ailes et de souffles ? Des bruits la tirèrent lentement de son sommeil ; claquements secs, à la fois pressés et calmes.

*Des bruits de sabots...*

La centaure leva la tête au ciel. Les nuages passant semblèrent lui sourire. Elle soupira. S'appuyant sur un bras, elle décroisa ses membres avant de se lever d'un saut. Son pelage grisonnant laissa briller ses pommelures au soleil tandis que la guerrière remettait en place quelques mèches folles. Un pas après l'autre, elle se glissa jusqu'à l'ouverture qui donnait sur le hall de l'Ambassade. Une forme, un centaure, s'y tenait. Tout en s'approchant, Ossiria murmura machinalement.
"Soyez le bienvenue sur l'île d'Avalon..."

Elle s'arrêta net. Ce n'était pas n'importe qui qui lui faisait face.

"Slévas..."

Il y avait quelques temps de cela, l'insouciante Ossiria aurait sauté au cou du visiteur. Mais c'était à présent un visage soucieux qu'arborait la centaure. Elle se tînt immobile. Un léger souffle d'air, chargé de senteurs florales, lui parcourut le dos. Après un moment d'hésitation, elle sourit et s'inclina, ployant l'un de ses genoux.

"Salut à toi, Slévas. Comment te portes-tu ?"

Je venais à peine d’arriver.
Décidemment ce n’était pas en Avalon qu’un visiteur risquerait de s’impatienter.
Des bruits de sabots raisonnèrent dans la pièce,
Je n’eu pas besoin de tourner la tête,
Cela ne pouvait être qu’elle.
Ossiria…

Mon visage apparût finalement à la centaure,
Sourire,
Traits détendus,
C’est une mine plutôt réjouie qu’arborait Slévas.

« Ossiria… »

Pas besoin d’en dire d’avantage,
Pas de possibilité non plus,
Un bonheur trop grand pour être défini par une simple prise de parole,
Je m’avançai vers elle,
La serrer contre moi…
Ce n’était pas l’envie qui m’en manquait.
Mais sa mine soucieuse me fit obstacle,

A sa hauteur,
Je pris tout de même l’une de ces deux mains délicates,
Et l’effleurai de mes lèvres…

« C’est toujours un plaisir de te voir Ossiria.
Je me porte très bien, je te remercie.
Mais puis je te retourner la question,
Ton visage semble quelque peu fermé… »

Ces derniers mots furent prononcés sur un ton hésitant et maladroit,
Je n’avais pas envie de remuer le couteau dans une plaie dont j’ignorais tout,
Mais ce n’était peut être que de la fatigue après tout,
Quoi qu’il en soit, je devais m’en assurer….

Ossiria vit le centaure s'approcher. Il paraissait aller pour le mieux, et il l'en assura. Il avait gardé l'apparence que les Esprits lui avaient donné. Le frêle jeune homme avait fait place au fort combattant. Un moment de nostalgie effleura la guerrière. Perdue dans ses pensées un instant, elle fut ramenée à la réalité brusquement.

"... Ton visage semble quelque peu fermé... "

Elle se recula et sentit un instant le trouble l'envahir.

*Voici qu'on lit en moi comme dans un livre ouvert...*

Elle se reprit et sourit, décrispant son visage, éclairant ses yeux.

"Ce n'est que de la fatigue... Juste de la fatigue, bredouilla-t-elle, tu dois avoir fait un long voyage et tes membres doivent s'en trouver endoloris... Viens donc t'installer dans le jardin. Tu pourras ainsi me raconter ce que tu deviens..."

Alors qu'elle prononçait ces mots, une voix intérieure la maudissait. Elle avait menti. Elle mentait à l'un de ses plus fidèles amis. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Certaines choses n'avaient pas lieu d'être exprimées. La centaure se devait de les laisser éloignées de son ami. Et tandis qu'Ossiria se réfugiait derrière son masque de bonne humeur et d'éclats de rire, les verres se remplissaient de nectars.

Son regard quelque peu absent…
Ses hésitations avant de rejeter la culpabilité à la fatigue…
Nulle cerne pourtant…
L’interprétation de ces signes était aisée…
Pourtant déjà sa mine se décrispait pour laisser apparaître un doux sourire.
Il s’était écoulé beaucoup de temps depuis mon départ.
Tout n’était peut être pas comme avant…
Quelque chose ?
Quelqu’un ?
Bien que l’envie d’insister me rongeait les tripes,
Je fis un hochement de tête à sa réponse,
Sa réponse devait me satisfaire,
Enfin c’est ce que je devais lui faire paraître.
J’attendrais une autre faille de sa part pour en savoir plus.

« Je te suis Ossiria !
Le jardin me convient parfaitement pour discuter. »

Je lui emboîtai donc le pas.
Passant par le hall, et pénétrant à mon tour le jardin.
Mon regard se posa quelques minutes sur la fontaine,
Le coulis de l’eau, l’un des rares bruits qui troublait le silence avec le chant des oiseaux.
Tout était si calme…

Le corps allongé, le buste légèrement redressé,
Je me tenais à l’ombre d’un arbre,
Entre la fontaine et Ossiria me tendant une coupelle de nectar.

« Je te remercie. »

J’avais une soif gigantesque !
Balançant doucement la coupelle vers l’avant,

« A ta santé mon amie »

Ce breuvage était délicieux.
Des fruits frais, sucrés !
Une éternité que je n’avais pas goûté un nectar avec autant de saveur.
Avalon…
Tout ceci me redonner l’espoir…
Ici je savais pourquoi j’avais opté pour la guerre…
Ne serait ce que pour sauvgarder de tels lieux…
Cette pensée me réjouie.
Nos efforts n’étaient pas vains.
Il restait encore des terres à défendre…

Mon regard harponna celui de la centaure,

« Si je suis venu ici Ossiria,
C’est tout simplement pour signer une entente entre nos deux clans.
Tu sais, je me sens toujours lié à votre terre et à vos vies.
J’aimerai officialiser ce sentiment par une entente.
La plupart du temps nos alliances sont purement militaires,
Aujourd’hui ce n’est pas ce genre de chose dont j’ai envie,
Je veux juste marquer le rapprochement de nos deux clans.
On pourrait s’entraider si l’occasion se présente…
Qu’en dis tu Ossiria ? »

Je n’avais pas quitté son regard une seule seconde,
Mes yeux étaient motivés
Scrutant le moindre mouvement de pupille de sa part…

Slévas avait parlé d'un trait. Après avoir étanché un peu sa soif, il s'était lancé dans un discours plein d'audace et d'espérance. Un moment, Ossiria resta sans bouger. L'archer lui faisait face et plongeait ses yeux dans les siens. Voulait-il lire au plus profond d'elle-même ?
La bouteille contenant le nectar se vit étreinte par une main ferme. Un sourire s'esquissa. La chope du visiteur fut de nouveau remplie. Mais la guerrière ne maintînt pas le regard de son ami. Se glissant sur le côté, elle murmura :

"Tu connais nos coutumes mieux que quiconque. Le Conseil devra se réunir..."

Un moment d'hésitation fut marqué tandis que la centaure s'avançait entre les herbes qui couvraient le sol, en direction de la fontaine. Arrivée à destination, elle plongea une main dans le cours d'eau, caressant la mousse qui ornait les quelques sculptures décoratives, jouant avec les poissons intrigués qui venaient tourner autour de l'intrue tout en se dérobant à son contact.

"Tu sais également que la guerre ne nous intéresse pas... Si toi tu en conviens, en est-il de même pour ceux qui appartiennent à ta communauté ? Ne risquerions-nous pas de les voir un jour arriver ici, armés jusqu'aux cous, les dents serrées, prêts à pourfendre tous ceux qui leur apparaîtraient comme des ennemis ?... Et cela parce que dans leurs esprits, nous serions des alliés militaires aussi..."

Le soleil dardait ses rayons, frappait la centaure de sa chaleur, mais elle ne semblait pas s'en rendre compte. Elle continuait à jouer avec l'eau, comme si les éléments n'avaient aucune prise sur elle à cet instant. Elle appuya ses bras sur un rebord de la fontaine avant d'y poser sa tête, tournée vers la gauche. Ses doigts s'enfonçaient puis fuyaient l'onde. Etonnement, elle attendait une réponse mais n'en avait que faire pourtant. Elle continuait à faire bonne figure et à montrer un intérêt. La diplomatie passait avant tout. Néanmoins, son esprit était ailleurs.

Demos' était en train de passer devant l'Ambassade lorsqu'elle entendit des bruits de voix. Elle tendit l'oreille essayant de deviner qui pouvait bien se trouver à l'intérieur.
Apparement les voix venaient du petit jardin qui se trouvait à l'intérieur de l'immense bâtisse.

De nature curieuse, elle décida d'aller y pointer le bout de son nez.
D'un pas de velours elle se glissa dans la pièce et se dirigea vers le jardin.

Elle reconnu aussitôt la voix d'Ossiria. Elle parlait avec quelqu'un dont la voix ne lui était pas inconnue du tout.
Mais qui celà pouvait-il bien être ?!?!
Surement un chef ou un ambassadeur allié ...
Elle connaissait un peu de monde à présent mais cette voix n'était celle d'un allié ...

Cette voix ...
Mais bien sûr !!!!!

Elle ouvrit de grands yeux pleins de joie et pressa le pas pour les rejoindre tous deux.

Enfin dans le jardin, sa vision confirma que la personne présente sur l'île était bien celui qu'elle pensait

"Slévaaaas !!!!!!!" s'écria-t-elle, coupant sans s'en rendre compte la conversation qu'il avait avec Ossiria.

"Slévaaaas !!!!!!!"

ce cri.... ce nom.... il était revenu aparemment.
slévas, cela faisait une éternité qu'il était parti à la guerre, et maintenant il revenait... en tant qu'ambassadeur de son clan...
silver avait une envie folle de revoir le centaure, pourtant il savait qu'il ne devait pas entrer dans l'ambassade, n'étant pas officiellement avalonnois, pourtant, il se décida à faire entorse à cette règle et pénétra dans le batiment où résonnait déja des voix joyeuse et des versement de liquide en tout genres. du nectar surement, on n'allait pas servir de l'alcool dans un batiment diplomatique.
il était tout de même bizarre d'entendre ossiria rire d'aussi bon coeur en ce moment... elle qui ne souriait déja plus que par intermittence...
enfin, autant profiter de cette aprés-midi ensoleillé pour lui rendre définitivementla bonne humeur.
silver avança vers les convives dans le jardin.

Mes yeux continuaient de sonder la centaure.
Que lui arrivait il ?
Je ne sentais pas cette vigueur qui animait normalement ses paroles.
Ossiria se tenait devant moi…
Elle était là, mais son esprit…
Ailleurs…
Ces paroles étaient vides…
Pourtant je les écoutais de manière attentive,
Des craintes…
Cela paraissait normal,
Achaïa Che Hina est un clan militaire aux yeux de tous.
Notre vie n’a de sens qu’au travers les combats que nous menons.
Incapable de laisser les choses ainsi.
Justicier ?
Non je ne crois pas.
Utopique et non attentiste.

Sa question était précise,
Je connaissais la politique avalonoise.
Cette île à l’écart du monde.
Il n’avait nul besoin de soutien militaire,
Nul besoin de guerre, de sang,
Non ce n’est pas cette partie d’Achaïa que je voulais leur montrer.
Je pris la parole,

« Ossiria…
Je connais parfaitement votre point de vue et vos choix concernant la guerre.
Ce n’est pas ainsi que j’envisage un traité avec vous.
Nous avons déjà de grandes alliances militaires, des renforts ne sont jamais refusés mais ce n’est pas ce que j’attends de vous.
J’imagine plutôt une entente amicale, des échanges facilités entre nos deux clans.
Quant à tes craintes sur le débarquement de troupes militaire ici,
Je m’engage personnellement à ce que cela ne soit jamais le cas.
Nous nous plierons à vos coutumes.
Il est bon de savoir pourquoi on se bat parfois.
Cette île est un bon moteur.
Quand je vois ce calme, cette tranquilité, cette simplicité,
Je sais pourquoi je me bats.
J’aimerai que les terres de Sarwyen soit ainsi… »

Mes yeux bifurquèrent soudain pour scruter quelques mètres derrière la centaure,

"Slévaaaas !!!!!!!"

Démosthenia…
Cela faisait bien trop longtemps que je ne l’avais vu elle aussi.
Le deuxième pilier d’Avalon.
Celle dont on dit que le sourire ne quitte jamais son visage.
Sans arrêt inondée de bonheur, de joie.

« Démosthenia…
Quelle joie de te revoir. »

J’avançai de quelques pas vers elle,
Etendant déjà mes bras pour l’enlacer,
Je me retins de la même façon que je l’avais fait pour Ossiria.
La centaure s’était retenue elle, je devais montrer les mêmes respects pour la diplomatie.

« Tu tombes bien Démosthenia,
Nous étions en train de discuter d’un éventuel rapprochement entre nos deux clans,
Bien que comme l’a fait remarquer Ossiria,
Nous évoluons dans deux mondes complètement différents… »

Silver pénétrait à son tour le jardin…
Et bien rien avait changé sur cette île,
Je ne pus retenir un sourire,
Repensant au sixième sens des avalonois pour sentir la présence d’un convive,

« Tu m’as l’air en pleine forme Silver !
Content de te revoir aussi mon ami. »

Patronne de la Taverne Nombre de messages : 464 Date d'inscription : 26/04/2006

Astro se baladait comme d'hébaitude dans les arbres Elle arriva, au fil de ses pérégrinations, au bords du jardin. Elle entendait des voix, près de l'ambassade. Elle s'approcha de façon à ne pas être entendue, et écouta ainsi attentivement la conversation.

Elle avait honte d'espionner ainsi ses compagnons mais elle ne se sentait pas d'humeur joyeuse depuis quelque temps... Remballée comme une malpropre dans son domaine de prédilection, la magie, elle l'avait fort mal pris et s'était soulée comme rarement... Depuis cet épisode elle était maussade et ne voulait pas se montrer

Tout cela était si bête. Tout le monde avait le droit d'essayer mais elle avait eu peur pour l'île. Elle protégerait l'île de tout ce qui l'abîmerait... Ou de tout CEUX...

Ossiria avait haussé un sourcil à la réponse de Slévas. Il y croyait... Oui... Elle entrouvrit les lèvres, s'apprêtant à poursuivre la conversation, scrutant toujours l'eau ruisselante, quand des voix familières se firent entendre. Demosthenia était elle aussi arrivée dans l'Ambassade, suivie de peu par Silvershield. Un léger sourire, pâle mais amical, se dessina sur le visage de la centaure, blémi par les récentes aventures. Ele se retourna doucement en leur direction :

"Bonjour Demos'. Bonjour Silvershield"

Elle regarda patiemment les amis se retrouver, échanger quelques mots, quelques gentillesses. Après un moment, elle toussota et reprit la parole :

"Slévas... Je te l'ai dit... Toi, oui, tu nous comprends... Et si tu t'engages à toujours garder en tête nos différences, les tiens les ont-ils seulement comprises et acceptées ? C'est ce point-ci que je désirerais préciser. Tu... Ils... doivent bien imaginer que ce que nous appelons "entraide" n'est pas le fait d'achever l'un de vos ennemis... Même si nous partageons souvent les mêmes têtes de turcs..."

Elle avait prononcé ces mots allant et venant du bar à ses compagnons afin que chacun se trouve servi en boisson.

A peine avais je le temps d’énoncer ma grande satisfaction de voir ainsi mes anciens amis qu’Ossiria se remis à la tâche.
Alimentant chaque coupe en nectar, et insistant sur les craintes au niveau de ce traité.

Je me saisi de ma coupe, nouvellement remplie, et la portai à mes lèvres,

« Ossiria,
Je ne tiens pas à te contraindre de faire quoi que ce soit allant contre tes idées.
Nous n’avons pas besoin de bourreaux…
Je respecterai ton choix quoi qu’il arrive.
Mon idée était d’officialiser une entente entre nous.
Mais je comprends tes craintes,
Aussi, nous pouvons aussi laisser les choses ainsi.
Un traité, existant ou non, ne m’empêchera pas de vous donner un coup de main.
Sache que cette proposition tiendra toujours… »

Un sourire pour clôturer ces quelques mots, puis quelques lampées de ce délicieux breuvage…

Tout se passait bien…
Mes yeux vacillaient entre Ossiria, Démosthenia, Silver…
J’aurai aimé pouvoir sceller une entente avec eux…
Tout ceci était encore possible mais le temps…
Il allait me faire défaut maintenant…

Je sentais la douleur s’accentuait…
Au niveau de mes bras….
Au niveau de mes tripes…
Au niveau de mon cœur….

Les tâches grisâtres sur mon corps gagnaient de plus en plus de place…
Il ne demeurait que quelques parcelles de ma peau non recouverte.
La malédiction de Nihil, n’avait cessé de s’accroître…
Iya, l’une des deux sœurs d’Anog Ite Ankhmet…
Celle qui avait mis notre royaume en ruine.
Le contact que j’avais eu avec elle avait été fatal…

Je le savais…

A ces pensées mes yeux s’humidifièrent…
J’aurai revu une dernière fois mes amis de longue date.
Je disparaîtrai en même temps que notre royaume.

Achaïa Che’Hina est sur le point de s’éteindre.
Avec lui ma vie filera.

Je m’efforçai de sourire devant mes interlocuteurs.
Je pensais que j’aurai eu plus de temps.
Je m’étais trompé…
Chaque pulsation de mon cœur était similaire à une lame me transperçant le corps…

« Mes amis…
Je dois malheureusement vous quitter.
…. »

Je repris ma respiration,

« Je vous souhaite bonne route à tous,
Je vais devoir repartir tout de suite pour les terres argentées.
Ma présence est requise au sein de mon royaume….

A bientôt»

Sans attendre leur réponse, je pris le galop à travers l’ambassade.
Je n’avais jamais aimé les adieux…
Un dernier regard vers eux…
Ce dernier empli de tristesse,
Les larmes étaient présentes sur mes joues cette fois.
Je pouvais lire leur incompréhension,
Mais je devais les préserver…
A quoi bon leur révéler mon état.

Je me décidai à tourner la tête et à repartir…

*Adieu Avalon…*

Il venait à peine de terminer sa phrase, que son regard se figea ...
L'expression de son visage se ferma également, devenant de plus en plus livide au fil des secondes qui s'égrènaient ...
Ses yeux se firent pâles et sa respiration se fit plus rapide.

Un silence lourd vint se poser entre les personnes présentes. Tous regardèrent Slévas dont l'expression du visage se décomposait à vue d'oeil.

Le centaure posa sa coupe sur la table, d'un geste machinal, puis bredouilla un aurevoir très précipité et aussi innattendu.

Demos' ouvrit la bouche pour sortir quelque chose ... ne pas le laisser ainsi s'enfuir !!! Mais il partait déjà au triple galop hors de l'ambassade ...

Elle le suivit sur quelques mètres, main tendue vers lui comme pour le rappeler, mais il était déjà à quelques mètres plus loin.
Elle stoppa sur le pas de l'ambassade, confuse, étonnée de ce départ précipité ...
Les larmes lui montaient déjà aux yeux et les questions se bousculaient dans sa tête.

Mais ... pourquoi ?!
Slévas ?!?
Où va-t-il ainsi ?!?!
Pourquoi ce départ précipité ?!?!
Ce départ à la sauvette ...
Encore un adieu !!!
Elle n'avait même pas pu lui dire aurevoir !!! ... à lui non plus ...

Elle le regardait partir au loin ... interdite ...
Elle du se tenir au mur tant son coeur lui faisait mal ... Les larmes coulaient toutes seules et elle ne pouvait les retenir.

Il tourna la tête une dernière fois, à l'intention de ses amis, les larmes roulaient sur ses joues.
Ce fut la dernière image qu'elle eu de son ami avant qu'il ne s'en aille de l'île ...

Un silence s'était abattu. C'est celui-ci qui tira la centaure de ses pensées. Un peu éloignée jusqu'à présent, sa conscience se ravivait soudain. Le silence... Ce silence pesant, tendu... Ses yeux allèrent de Silvershield à Demosthenia. Quelque chose se passait, quelque chose de grave. Un bref instant, long, si long... Mais elle finit par comprendre. Son regard avait croisé celui de Slévas. Une détresse en transparaissait.

*Que se passe-t-il ?!*

Si seulement elle avait su lui transmettre cette question, sans un mot, là, comme cela... Mais Slévas ne donna pas d'explication. Il devait s'en aller... A jamais...
Des images revinrent, multiples, rapides. En un bref moment, des années défilèrent devant les yeux de la guerrière. Leur rencontre, leurs joies, leurs peines, leurs aventures et leurs échanges... Un ami... Un ami partait, et elle n'avait pas le pouvoir de le retenir. Elle aurait voulu crier, l'arrêter, le soutenir, lui demander ce qui se passait, l'aider, et règler le soucis. Mais elle n'en fit rien. Elle ne devait pas le faire, elle le sentait. Même si cela était douloureux, elle se devait de fermer cette page de sa vie, gardant en mémoire les aléas de la vie, mais continuant son propre chemin. Leurs routes se séparaient réellement à présent.
Un dernier regard.

*Adieu*

Demosthenia souffrait à ses côtés. Un pan de mur la soutenait. Ses larmes, déjà, marquaient les dalles de leur présence humide. Le rôdeur avait passait la porte. Il avait disparu dans un dernier éclat de jour, comme évaporé. Etait-ce un songe ? Non... Les sanglots, là, étaient bel et bien réels. Ossiria baissa les yeux, puis, après un instant immobile, elle se tourna vers l'elfe éplorée et se lança vers elle. D'un geste à la fois ferme mais doux, elle la saisit dans ses bras et posa sa main sur sa tête.

"Pardonne-moi"

C'était un murmure plein de douleur. Un murmure qui reflétait le poids que son âme supportait depuis quelques temps. Elle avait blessé sa meilleure amie, elle le savait. Elle l'avait privée de celui qui faisait battre son coeur, et sans un mot, jour après jour, elle retenait en elle cette culpabilité qui la dévorait. Et en ce jour, alors que les sentiments s'exacerbaient, elle n'en pouvait plus et se sentait débordée. Peu à peu, des larmes roulèrent sur ses joues.

"Pardonne-moi..."

Demos' s'était retrouvée dans les bras d'Ossiria, pleurant comme une enfant qu'elle n'était plus mais dont elle avait gardé toute l'insouciance et toute l'innocence.
Le fait d'être dans ses bras la faisait encore plus pleurer ...
Ce contact fraternel lui rechauffait le coeur et elle serra la centaure de plus belle, pleurant dans son giron.

... Pardonne-moi ...

Cette phrase résonna dans sa tête ...
Lui pardonner ?!?!
Mais bien sûr !!!
Elle ne lui en voulait pas le moins du monde !!!

... Pardonne-moi ...

Mon Dieu comme elle devait se sentir mal !!!
Demos' ravala sa peine et ses sanglots et regarda Ossiria droit dans les yeux. Yeux remplis de chagrin et de larmes ....

"Mon Dieu Ossi !!! Je ne t'en voudrais jamais !!!
Ne t'en veux pas s'il te plaît ... je ne peux pas t'en vouloir...
Jamais !!!"

Elle cherchait le regard de la centaure qui était fuyant

"Tu m'entends Ossi ?!?!?!
Jamais je ne t'en voudrai !!!!!"

slévas était parti et silver était resté à l'ambassade, ne nourissant pas l'illusion de rattraper un centaure...
pourquoi... pourquoi slévas était il parti... comme ça?
pourquoi...?
que lui arrivait il? il n'avait pas l'air en forme depuis son départ...
silver voulait l'aider pourtant... mais...
que se passait-il en dehors d'avalon?? que se passait il...?
on aurait presque dit que la mort du centaure était imminente en voyant la tête qu'il faisait...

Patronne de la Taverne Nombre de messages : 464 Date d'inscription : 26/04/2006

Astro avait vu Slévas se retourner et s'en aller...

Elle avait bondi, invisible pour les gens de l'ambassade et s'était lancée à la poursuite du grand centaure...

Autrefois elle aurait peut etre pu le rattraper... Mais pas maintenant, pas depuis qu'il était devenu si puissant

Pourquoi??? Pourquoi tout le monde disparait-il?

Elle était restée là... à bout de souffle, hors de vue de l'amabassade, pleurante....

Si Puissant... Et mourrant

Dans son dos, elle sentait Silvershield indécis. Devant elle, Demosthenia tentait de croiser son regard. Mais rien y faisait, elle ne se sentait pas la force de soutenir les yeux purs de l'elfe.

"Jamais je ne t'en voudrai !!!!!"

Elle l'entendait oui... Mais même si son amie trouvait la force de lui pardonner, elle ne pouvait se donner une telle chance. La centaure se sentait tellement fautive. Fautive de ne pas avoir réussi à changer les gens, fautive de ne pas avoir était assez forte pour certaines choses, et trop dure pour d'autres... mais Demosthenia savait-elle tout ? Connaissait-elle vraiment les moindres parcelles de la vérité ? Dans ses yeux azur, innocents, la guerrière ne lisait aucun indice susceptible d'y faire croire.

Elle ravala sa salive, et, après un moment passé à fixer les pierres grises du mur voisin, elle esquissa un sourire. Elle passa l'un de ses pouces sur une joue de Demosthenia et recueillit ainsi un peu de l'eau salée qui avait coulé. Dans la lumière diffuse, pleine de particules volant de ci de là, ce symbole d'une tristesse réelle semblait miroiter gaiement... Ironie du sort... Elle sécha son doigt le long de sa tunique. Un murmure, doux, sensible, se faufila entre ses lèvres :

"Laissons là les remords..."

Elle força un sourire. Elle devait se montrer forte. Si la douleur était permise, elle ne devait pas pour autant passer dans leurs veines tel un poison. La peur serait sans aucun doute l'un de leurs pires ennemis. La peur de voir ceux que l'on aime mourir... de rester seul, abandonné, tandis que tous autour de soi quittent ces terres...

"... pleure si tu en ressens le besoin Demos'... Pleure autant que tu le désires... Ainsi une fois la tristesse de l'instant évacuée, les bons moments te reviendront à l'esprit... C'est ainsi que se passe la vie, elle finit..."

Son aventure d'il y avait quelques mois à présent lui revînt à l'esprit.

"... et recommence..."

Elle regarda l'elfe avec des yeux qui se voulaient plein d'amitié, rassurants. Elle relâcha doucement son étreinte et se tourna vers Silvershield. Elle le regarda un instant, sans mot dire, puis finit par prendre le pas. En passant à ses côtés, elle murmura à son intention :

"Toi aussi, tu sais, tu as le droit de pleurer..."

Un cri raisonna dans la salle. Sa chouette tournoya autour de la centaure quelques instants. Leurs regards se croisèrent. L'oiseau comprenait... Ossiria lui adressa un pâle regard, tout en continuant à s'éloigner doucement.
Au moment de franchir la porte de l'Ambassade, elle marqua une pause. Une larme roula sur sa joue avant de s'écraser au sol. En silence, la tristesse la prenait, l'envelopper de ses bras douloureux, noirs, agressifs parfois, mais pourtant si doux... Le voile la couvrit. Sa chouette eut comme un murmure inquiet, et la centaure regarda le soleil qui dardait les terres de ses rayons. Il lui illuminerait le coeur et l'esprit... Il lui fallait juste du temps... Du temps...
La centaure prit la route, elle ressentait le besoin de s'évader, et au premier tournant, elle prit le galop. Des images lui revenaient, et une rage sourde naissait en elle... Son sacrifice avait été vain finalement... Le Destin avait rattrapé son ami.

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